Sous-mariniers La Créole

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THE CONFING DEAD - saison 3 - épisode 9 -

The Confing Dead – Saison 3 – Episode 9 – Jusque-là tout va bien !

 

 

"Vivre dans une ville fantôme" c’est le quotidien d’un grand nombre de français aujourd’hui. Moi j’ai de la chance, mon village est fantôme mais c’est comme d’habitude. De toute façon je suis heureux. Ouhaip, et pour moi depuis hier après-midi c’est le bonheur total.
Tout d’abord Keith, assis sur les escaliers de sa demeure anglo-saxonne rouge et verte (c’est tout Keith ça. Il a des restes de substances prohibées dans le nez), m’envoie un message vocal. Comme d’habitude son accent ne s’est pas amélioré et je peine à comprendre.
Il se trame quelque chose de lourd.
Quelques dizaines de minutes plus tard, c’est Mick qui intervient depuis son château de Fourchette près du village de Pocé-sur-Cisse, son lieu de confinement et qui annonce la bombe pour dans quelques minutes.
Ô joie, Ô félicité ! C’est le bonheur total. Je suis comme un gamin de 61 ans à qui on aurait dit que les Rolling Stones sortent un nouveau disque. Attention lecteur cynique, pas une reprise, pas un remasterisé, pas une compilation ! Que nenni ! Un nouveau-né, de l’inédit, du créé récemment. Alors je veille le compte Youtube des Stones. Je tremble d’impatience. Je suis tout existé (souple-dure à poste). J’ai la langue pendante. Mon cœur pilpate à tout va et soudain le Graal ! "Living In A Ghost Town" est là ! Impatient tout autant qu’inquiet je me hâte lentement de le lancer. Va-t-il être bon ? Est-ce du Stones ? Dès les premières notes je reconnais ce son spécifiquement Stones, guitares, batterie, pas de basse au démarrage. Puis surprise, des cœurs Ho, Ho, Ho, ho... Ho,Ho,Ho,Ho et la voix de Mick. Ensuite de l’harmonica. Des riffs simples et efficaces. Ce Ho, Ho, Ho, Ho lancinant et ce living In A Ghost Town prémonitoire lorsque l’on sait que ce morceau a été enregistré il y a un an à Los Angeles. Seul le clip a été bricolé ces derniers temps. C’est du grand, très grand Stones. Un retour aux origines, l’essence même des Rolling Stones.
Alors c’est hyper heureux comme si j’avais revu Eve que je vais me pieuter dans ma niche Ho, Ho, Ho, Ho… Ho, Ho, Ho, Ho. Morphée passe instantanément et me cueille sans aucune réticence de ma part. Les Stones adoucissent mes rêves. De paint it black jusqu’à doom and gloom en passant par Satisfaction ça virevolte, ça tonitrue, ça riffe, ça Stones à donf’ dans mes songes d’une nuit de printemps. Je dors comme un buldozzer en panne de gasoil, comme le Titanic sans iceberg, comme l’arc de triomphe sans gilet jaune, en toute quiétude. Puis c’est au tour du petit nouveau ghost town. Impression de m’être sniffé deux rails de cock dans le pif. Je plane (tiens ! une réflexion me vient soudain à l’esprit. Si 85% des marins savent nager, on constate que 100% des aviateurs ne savent pas voler…). Living In A Ghost Town. Je suis dans le clip. Je cours dans Londres abandonné, dans L.A vide, dans Tokyo déserté. Métro, rues, quartier d’affaires sans vie. Soudain à un carrefour, à demi caché par une maison nordique une patte grise m’interpelle dans mon rêve de moi endormie. Ça ne colle pas avec les Stones ça. Y z’auraient mis un extraterrestre dans leur clip ? Je m’arrête en une poussière de rêve. J’attend. Je vais laisser passer la chose qui vient perturber mon Living In A Ghost Town. La masse grise se dévoile un peut plus et je l’entends murmurer Ho, Ho, Ho, Ho… Ho, Ho, Ho, Ho. Mais c’est quoi ce binz ? A présent elle se découvre intégralement et là, seule au milieu du carrefour des Stones, quelle n’est pas ma stupéfaction que de reconnaître mon agrafeuse !
Quehouha ! Mon agrafeuse dans le clip des Stones ! Je leu croâ pas ! Pourtant elle est bien là, dandinant des agrafes elle traverse le carrefour « Living In A Ghost Town » !
Sans que j’ai la moindre réaction, si tellement tétanisé que je suis, elle disparaît vers l’ouest. « Lockdown » que dit plusieurs fois Mick dans la chanson et je crois que ça me disturbe un tantinet. Il faut que j’en ai le cœur net bordel de schtroumpf confiné !
Alors, peu importe l’heure car l’heure est à l’action et qu’il n’y a pas d’heure pour les braves, je me lève et je me bouscule. Sautage dans un slip qui passait par là, en cela ne respectant pas le couvre-feu par moi imposé suite à la disparition de mon agrafeuse. Chaussage de chaussettes, une paire pour être précis car c’est comme les lunettes elles vont toujours par deux, vas savoir pourquoi ? Je n’allume pas la lumière artificielle de peur d’être repéré. Paf ! Le chambranle de la porte ! Rencontre du troisième type ou plutôt rencontre frontale ? Humpf ! Pô faire de bruit. Courageux mais avec une bosse au-dessus de l’œil droit je poursuis mon enquête. Arrrghhhhh ! Humpf, humpf, humpf ! Gueule pô Yannick, gheule pô ! Hurle surtout pas ! Pourtant j’en ai viscéralement envie ! Non, non, non Yannick reste zen, chuuut pas un bruit. Humpf, humpf et re-humpf ! Non mais qui s’est ce type à m’interdire de hurler alors que je viens de me taper le petit orteil contre l’encoignure de la porte. Hein ! Qui s’est ! Malgré tout j’en suis à 70% de courage alors je poursuis mon enquête. Le sol est frais, signe que je ne me suis pas trompé de maison (c'est pour meubler lecteur dubitatif !). A pas de loup dans une nuit où la pénombre n’existe pas mais que de l’encre de seiche est étalée tout plein partout dans un style Soulage, j’avance plus précautionneusement que jamais. Fortuitement une pauvre petite peau de banane échappée on ne sait comment de ma poubelle se jette sous mes pas. Tentative de suicide ou d’attentat, on ne le saura jamais. Toujours est-il que dans une agréable arabesque je me retrouve la tête en bas puis la tête dans le cul. Humpf ! Humpf ! Humpf ! puis humpf ! Pô faire de bruit. Mon taux de courage vient de tomber à 30%. Toutefois et malgré tout, inlassablement je poursuis. Cette nuit est noire. Rarement dans l’histoire de l’humanité une nuit fût plus noire mais à 30% de courage je n’en ai cure comme dirait Robert Smith.
28%, oups ça baisse vite. Il me faut faire diligence comme dirait Lucky Luke.
A 19 %, je fais face à trois tiroirs non sans m’être démis la mâchoire pour cause de bâillements dormiesques. Tel une tornade au tiers de sa force, je vide le premier. Vlaouff que ça fait et à plusieurs reprises. Ma puissance tombe brutalement à 12%. Alors rapidement j’engage la vidure… Non, la vidange, bref le débarrassage du second. Ahououououou ! Wahouhouhouhou ! Humpf, humpf, humpf ! Gueule pô Yannick, gheule pô ! Hurle surtout pas ! Bordel, le second tiroir n’a pas du tout apprécié que je l’ouvre en plein sommeil et il m’a écrasé les doigts. Mon taux chute à 3,2% lorsque j’ouvre le dernier. Et là, douillettement lovée sous un étui de lunettes mon agrafeuse me regarde de ses grands yeux surpris. Puis rassurée de savoir que c'est moi là, se rendort aussi sec.
Je ne sais pas si pour vous c’est pareil mais moi ce genre de circonstance ça m’épuise aussi vais-je me zoner derechef.

 

Après folle nuit voilà la suite de la folle aventure du service Energie-Propulsion du chasseur de mines La Croix du Sud avec un nouvel épisode de la minisérie : THE TLD !

 

THE TLD

 

Rêve d'un sous-marinier faisant une T.L.D. sur un chasseur de mines.

 

La mer est bleue, le ciel est gris, le bateau est noir et le pastis est jaune dans le verre que je me suis fait apporter à la passerelle. Le Dauphin fait route au 3-9-0 vers les pays du soleil, l'Afrique, l'Alaska et le Pakistan, que de belles contrées. Ayant envie d'une bière, je descends l'échelle et saute sur mon vélo pour aller au carré. A peine arrivé, je help ! le maître d'Ô qui me guive directely une Heineken bien fraîche, que je déguste lentement à l'aide de petits gargouillis, humectant ainsi doucement mes pailles gustatives agacées par ce jeu. Soudain, j'avale une franche goulée, que je fais bruyamment descendre le long de mon œsophage et je ponctue ma satisfaction d'un rot mélodieux et prolongé. Enfin, les yeux fermés, le nez en avant, je hume le restant de mon verre et d'un mouvement décidé, je penche ma tête en arrière, ouvre grand la bouche, prends mon verre que je monte lentement vers ma gueule béante et d'un geste rapide... Je repose le verre sur la table parce qu'une mouche en villégiature a pris ma bière pour l'eau d'une piscine. Mauvaise journée, me dis-je, 5 cl de bière gâchée !"
Sur ces entrefaites arrive le commandant de ce fier vaisseau.
- Bonjour, me dit-il, vous allez bien boire un petit verre avec moi ?"
Je réponds "Oui !" Un oui simple mais empreint d'une grande reconnaissance. J'aime les gens qui ont le sens de l'hospitalité ainsi marqué. Ce n'est pas du tout le type "Vous prendrez bien une tasse de thé !" Non ! C'est le gars bien qui vous invite à tout simplement boire un verre.
Le maître d'hôtel revient avec la bouteille de cognac, the brandy of the commandant ! Le matelot esquisse un geste malheureux. Le vieux l'arrête avant qu'il ne débouche la bouteille. Il me regarde, puis me dit :
- C'est un art d'ouvrir une boutanche de cognac !" Et sans un mot, je le regarde faire. Majestueusement, il colle le bouchon entre le pouce et l'index de sa main droite, tourne légèrement vers la gauche puis vers la droite. On sent, au carré, que la tension monte. Plusieurs personnes ont les yeux rivés sur la main du pacha. J'arrête de respirer, m'attendant à ce que le bouchon casse. Mais non ! Lentement le liège apparaît et, enfin, le goulot est libre.
Tout le monde pousse un soupir de soulagement. Mais, le vieux n'a pas terminé. Il prend lui-même deux verres, met un glaçon dans chacun d'eux. Ceci étant fait, il imprime aux récipients un mouvement de rotation. Lent au départ puis, de plus en plus rapide. Enfin, étant satisfait de l'état des verres, il jette la glace. Je n'en peux plus, une telle démonstration me surprend... J'ai soif...
Comme s'il avait lu dans mon esprit, le Pacha prit la bouteille et d'un geste simple, mais méticuleux, me servit. D'un regard dur et autoritaire, il fit signe aux curieux de se retirer. S'étant servi également, il me dit alors :"Buvons !" Quel moment merveilleux, quelle volupté. Je pris mon verre tendrement, entre l'index et le majeur. Le cul reposant au creux de ma main. Je monte lentement le liquide jusque sous mes narines. Je fais alors don de cette senteur à mon odorat. Puis, toujours avec des gestes précieux, je le porte à mes lèvres. Et, d'un coup sec, le tout se retrouve en contact avec mon palais. Alors, un mince filet s'écoule entre mes amygdales. Je sens ce ru s'écouler jusque dans le fond de mon estomac qui apprécie cette offrande. Le Vieux s'extasie, moi aussi. Un quartier maître survînt alors que le commandant allait me proposer un deuxième glass. Des paroles sourdes s'échangent entre lui et le seul maître à bord après Dieu. Il en résulte qu'hélas, il faut qu'il se rende d'un coup de mobylette jusqu'au C.O. Ne voulant pas rester sur un demi-échec, je me dirige vers le frigo et en sort une mignonnette de whisky. Je vais me rasseoir ce trésor entre les mains. Qu’entends-je, qu'ouïe-je (etc. etc. Refrain connu !) on va mettre au poste de combat ! Rapidement, j'avale le précieux alcool qui brûle tout sur son passage. Le pilou-pilou retentit dans ma tête alors que mes collègues ont du mal à l'entendre par la diffusion générale. "Je ne comprends pas pourquoi ?" Je monte dans l'autobus qui me dépose à la propulsion où je rallie mon poste de combat. On rend l'appel, tout se passe bien, l'exercice est amusant, mais ça fait déjà trop longtemps que nous sommes là à ne rien faire. C'est alors que la corporation des premiers maîtres remonte dans mon estime par l'intermédiaire du P.M Gadub qui furtivement sort une bouteille toute neuve d'Izarra vert. Il s'excuse auprès de ma noble personne du manque de verre résultant de la situation présente. Dommage, car je suis un artiste moi ! Il me faut le grand jeu. Boire à la sauvette ne me plaît guère. Aussi, je donne l'ordre expresse à un mousse qui est là à se la tripoter avec un soin intensif. Il ne m'a pas entendu, aussi je l'observe un petit moment et l'interrompt au moment crucial."Sale CON !" A-t-il dû penser. Mais, j'en ai cure, car ma gorge réclame ! Trois minutes après, nos verres sont plein de ce liquide sirupeux. Quelle bonne odeur se dégage de nos récipients ! Je ferme les yeux et me surprend à rêver. "Le sous-marin en plongée dans une mer d'Izarra vert. Tous les hommes, vilebrequin en main, à faire des trous dans la coque. Je vois même les gestes fébriles du quartier maître major qui, ayant réussi le premier, est en train de remplir des capotes." Mais, ceci n'était qu'un rêve ! Alors que le verre entre mes doigts est bien réel, lui ! Je trempe alors mon index délicatement dans le verre, le ressort et le suce avidement. Je le retire uniquement lorsque, vierge de toute trace du nectar, il n'a plus de saveur. Puis, avec douceur, je lève le verre, ouvre la bouche et verse le contenu qui, tel une cascade, se déverse dans ma gorge, effleurant à peine ma luette. C'est ainsi que j'aime l'Izarra...
Le poste de combat se termine par un choc plus violent que les autres. Une grenade d'exercice sans doute ! Quoique ! Quoique !! Je sors du local propulsion et appelle un taxi qui me ramène à mes appartements.
- Cela fera 15 francs !" Me dit le Taximan. Je lui refile sa money (in english dans le texte.) et regarde, l'œil vitreux, la 504 partir. J'ouvre la porte de ma piaule puis, je vais vers la fenêtre que j'ouvre légèrement afin d'aérer un peu. Tiens ! Voilà un requin. Je lui serre la main et il s'en va heureux. Je remarque alors que dehors il pleut...
Je décide donc de fermer la croisée. Le bar se trouve sur ma droite. Mon œil vif aperçoit le goulot majestueux d'une bouteille de Côte du Rhône qui me fait du gringue. Il y a une chose qui me choque voyez-vous chez moi, c'est régulier, je ne peux pas résister au charme féminin. Aussi, lorsqu'une bouteille me fait de l'oeil, je ne peux résister à l'idée de l'embrasser. Chose que je vais, sans plus attendre, concrétiser. Le rouge, c'est comme le sang, quand y'en n'a plus, on en remet ou on arrête de vivre. Après tout, on aura beau dire, les gens bien intentionnés peuvent bien montrer du doigt ceux qui boivent le rouge. Mais, n'oubliez jamais, simples mortels bipèdes, que c'est Dieu qui nous a refilé le rouge et qu'en son temps c'était son fils qui le servait à table. Même que t'avais pas intérêt à refuser. Tu te vois dire au Seigneur "Non merci, c'est que les vieux qui boivent du vin !" Me fais pas rire... Surtout que chez toi, té ! Je suis sûr que tu as une cave des plus trapues ! Bon, je disais donc que c'est Dieu qui nous a fait connaître le tufulu. De fait, j'en déduis que tous ceux qui ne boivent pas de rouge sont des païens. Si l'église faisait respecter la loi, en ce cas, beaucoup d'âmes sensibles seraient excommuniées. Mais, je digresse trop et ça donne soif ! Je sors donc un verre (T'as remarqué que ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé de verre ?). Je le pose sur mon bureau et m'applique à le remplir. Je tremble. Ceci ne m'inquiète pas, car il y a Concorde qui atterri en ce moment sur l'aéroport d'à côté. Le liquide rouge coule lentement dans mon verre. Cette boisson, malgré ce que l'on pourrait croire, est très fragile. Il faut la manier doucement, avec amour et un zest de fantaisie. C'est pourquoi je prends une banane, lui ôte la peau, la découpe en fines rondelles que je trempe ensuite dans mon vin. Je prends ensuite une petite fourchette et m'installe pour la dégustation de ce met digne des Dieux. Au bout de dix minutes et trente-deux secondes neuf dixièmes, il ne reste plus que le liquide divin au fond du verre. Instant privilégié s'il en est. Je me saisie de l'objet tant convoité à deux mains. Je tremble légèrement, cela est dû à l'émotion. C'est chaque fois la même angoisse qui me prend lorsque je vais boire du Côte du Rhône. Maintenant, c'est l'élévation. Mes lèvres, d'elles-mêmes, par l'odeur alléchées, se tendent avidement en avant. Restant calme, sûr de moi, je contrôle la situation. Le verre, ce trésor, arrive maintenant au niveau de mes lèvres. Vais-je craquer ? Tout boire d'un seul coup ? Non ! Je me domine et c'est sans précipitation, par petites gorgées, admettant à chaque fois la même dose, je bois, je crée le rouge, la façon de boire le jaja et de déguster le picrate.


FIN

 

JEU : Comptez le nombre de fois où le mot "verre" est employé.


L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

 

Signé : Petit Jean

 

Prenez soin de vous, prenez soin des autres et que la force soit avec vous.
NE SORTEZ PAS !
Vendredi 24 avril 2020

 

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29/04/2020
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